C’est un des éléments de la « morale judéo-chrétienne » telle qu’elle est communément perçue par nos contemporains et, soyons honnêtes, ils n’ont pas entièrement tort. Certes, le Jésus des évangiles est un bon vivant, qui boit du vin et participe à des repas de fête, loin de Jean le Baptiste qui adoptait une attitude ascétique. Certes, Jean écrit dans son prologue que « la parole a été faite chair » et non doctrine ou livre. Mais il faut bien l’admettre, une certaine méfiance au sein des Églises chrétiennes existe à l’égard du corps, du désir. Il faut avoir lu les pages noires qu’Augustin consacre aux relations sexuelles, même entre époux, pour mesurer la hantise qu’il avait du corps et du plaisir.
Pour certains chrétiens, il y aurait d’un côté le corps, la chair, le péché, et de l’autre, l’âme, l’esprit, la pureté. Cette anthropologie dualiste est triste à souhait et à mille lieues de la réalité humaine, mais en plus, elle n’est pas biblique. À ceux qui pensent que le christianisme défend une vision négative du corps, je recommande de lire ce que Paul écrit aux Corinthiens. Ils ont, eux, une anthropologie dualiste qui les conduit à se […]