Les évangiles font d’abord de Pâques une réponse au vendredi de la condamnation à mort d’un innocent. Pâques, c’est avant tout le fait d’assumer les vendredis noirs de l’histoire : les dénis de justice, le massacre des innocents, le cynisme politique qui organise la paix civile sur le dos des populations ; c’est assumer les crucifixions moins spectaculaires, mais tout aussi cruelles : un licenciement, une rupture, un cancer. Cela nous concerne tous, que nous revendiquions une identité chrétienne ou non, que nous ayons prévu d’aller à un office de Pâques ou non.

Les récits de Pâques mettent en défaut une conception physique de la résurrection : Jésus ne peut plus être touché, il n’est même plus reconnaissable par ses plus proches, ce qui signifie qu’il n’est plus visible en tant que tel. Le tombeau n’est pas vide du corps de Jésus ; il est vide de […]