Les larmes sont le débordement dans la sphère consciente et relationnelle des émotions souvent contenues et maîtrisées. La survenue de larmes chez notre interlocuteur nous interpelle sur son investissement affectif qui nous avait peut-être échappé. Nous-mêmes expérimentons avec l’irruption des larmes à quel point nous sommes affectés par un vécu que nous voulions contenu dans un discours raisonné : toute la charge émotionnelle le fait chavirer.
Des émotions fortes
Les larmes peuvent exprimer une joie profonde telle que Pascal la décrit : « Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais je t’ai connu. Joie, joie, joie, pleurs de joie… ». Les larmes peuvent être signe d’amour et d’intimité : « Je me recueille en Toi mon Dieu, des larmes m’inondent parfois le visage et c’est ma prière », écrit Etty Hillesum dans sa dernière lettre avant la déportation à Auschwitz. Les larmes accompagnent souvent une démarche de réconciliation, de pardon. De frères haineux qu’ils étaient, Esaü et Jacob se retrouvent et pleurent ensemble, signant là un nouvel espoir (Genèse 33.4).
Le plus souvent, les larmes sont le lot de ceux et celles que la tristesse, la souffrance, le deuil habitent comme en Lamentations de Jérémie 2.11 […]