Cet article a déjà publié le 25 juin 2020.
André Gounelle nous explique en quoi voir dans le péché une maladie plutôt qu’une faute et dans la foi une vie en compagnie de Dieu et non l’adhésion à des doctrines éclaire cette affirmation.
À la suite de Paul, les Réformateurs ont insisté sur ce qu’on appelle « la justification gratuite » : nous sommes sauvés par la grâce (par ce que Dieu fait pour nous) et non par nos œuvres (par ce que nous faisons). Nos œuvres ne contribuent en rien à notre salut ; elles ne comptent pas plus qu’« un poil de tête », écrit Calvin.
Cette exclusion des « œuvres » a soulevé une vague d’indignation. Ne favorise-t-elle pas une foi passive (au XVIe siècle, on dit « oisive ») qui se contente de bons sentiments ou de justes doctrines sans se soucier de mettre en pratique l’évangile et de le traduire dans un comportement éthique ?
En 1521, Luther écrit à Melanchthon : « pèche fortement ». Propos choquant, même si adressé à un homme à la conduite irréprochable dans une lettre privée qui n’était pas destinée à être publiée, il n’est guère dangereux. En 1527, l’anabaptiste Hubmaier se plaint que le peuple retienne seulement de […]