Dieu parle par des songes et des visions nocturnes,
quand un profond sommeil accable
les humains endormis sur leur couche.
Job 33.15

Comme l’écrit la poétesse Marianne Moore, il y a « des jardins imaginaires avec de vraies routes qui les traversent ». Les rêves nocturnes peuvent être bizarres, grisants, surprenants ou terrifiants, mais ils sont traversés par de « vraies routes », c’est-à-dire la réalité qui habite le rêveur. Du début à la fin de la Bible, Dieu parle à des hommes et à des femmes au sein des « jardins imaginaires ». Une fois allongé et abandonné, chaque humain est plongé dans une disposition particulière d’écoute : seul face à lui-même et face à Dieu. Pour de nombreux grands théologiens, les rêves sont essentiels à l’écoute de Dieu. Tertullien disait même que l’on n’avait pas vraiment rencontré Dieu, si on ne l’avait pas rencontré en rêve. Ces derniers siècles, les rêves sont malheureusement devenus le souci quasi exclusif de la psychologie et la théologie a cessé de s’en préoccuper, à tort me semble-t-il.

Tout le monde rêve !

Au fil de l’histoire et jusqu’à aujourd’hui, les rêves ont joué un rôle clé dans de nombreuses conversions, de grandes découvertes et ont influé sur les événements de l’histoire de l’humanité : c’est dire qu’ils sont traversés par des routes réelles. Lorsque nous entrons dans la phase de sommeil dite « paradoxale », nous entrons dans une intériorité comparable à celle d’une prière intense, ou une méditation profonde. Alors que tous les humains ne prient et ne méditent pas forcément, tous rêvent environ 20 minutes toutes les heures et demie de sommeil. L’Esprit de Dieu peut murmurer à tous les cœurs ! […]