Retenons plutôt le constat d’une lettre-circulaire adressée à la fin du Ier siècle à des communautés d’Asie Mineure, a priori fondées par Paul, composées de chrétiens auparavant polythéistes et visiblement confrontées à une persécution.

Une bienveillance constante

Ce contexte difficile est présenté comme une possibilité pour ces nouveaux fidèles de s’assimiler au peuple juif par des épreuves comparables et de se fortifier dans l’espérance en Christ. Pour ce peuple ainsi nouvellement élu, l’auteur file la métaphore d’Ésaïe (très cité dans l’épître) sur la pierre rejetée devenue la pierre angulaire; il préconise une bienveillance constante, non seulement entre membres de la communauté, mais aussi à l’égard des païens qu’ils côtoient et des autorités même hostiles. Ainsi l’acceptation heureuse de la servitude ou de la mixité spirituelle conjugale peuvent être l’occasion d’un témoignage, susceptible de gagner les païens à la foi chrétienne. Et la persécution apparaît comme une chance offerte à tous d’imiter le Christ. Cette approche peut nous rejoindre à une époque où la foi chrétienne suscite au mieux l’indifférence et méfiance, au pire l’hostilité violente dans certains pays.

Un monarque religieux à l’extrême

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