La liberté en premier
Nous le constatons avec le début du décalogue, ces dix paroles données au peuple Hébreu après sa sortie d’Égypte. La première chose qui est rappelée est que Dieu est celui qui a fait sortir le peuple de la maison de servitude. Les paroles qui suivent sont un moyen de préserver cette liberté et de ne pas retourner en esclavage. Mettre la liberté en tête du décalogue, c’est une manière de dire que tout ce que nous faisons dans la vie pourrait être pensé à partir de la liberté : est-ce que voler me rend plus libre ou moins libre ? Est-ce que mentir me rend plus libre ou moins libre ? D’ailleurs, le principe du sabbat est un bon moyen pour vérifier que nous sommes bien libres : peut-on passer une journée sans travail, sans téléphone, sans mails, sans tabac etc. ? Cela nous montre que la liberté, c’est d’abord la question de nos servitudes : de quoi sommes-nous dépendants ? Qu’est-ce qui nous bloque ? Qu’est-ce qui nous empêche d’être heureux, de réussir un projet ? Tant que la question de la liberté n’a pas été réglée, le reste ne pourra pas l’être. Nous pourrions même dire que nous ne sommes pas libres de réussir quelque chose si nous ne sommes pas libres de le rater. De quoi se libérer ? Il me semble que la foi chrétienne repère quatre menaces en particulier.
Se libérer
Il y a tout d’abord les déterminismes. Chacun de nous est venu au monde dans une situation particulière qu’il n’avait pas choisie : nos parents, notre nationalité, notre langue nous sont imposés. Dans un premier temps, nous sommes ce que les adultes font de nous. Ensuite nous sommes très dépendants du milieu où nous vivons : notre religion ou notre absence de religion tient le plus souvent à notre famille et notre entourage proche. Certains sont contraints de […]