Quand j’étais jeune, je m’imaginais avec une kyrielle d’enfants assez proches en âge. Sans doute parce que j’avais regardé et adoré la Mélodie du Bonheur, et que j’associais la famille nombreuse à la sexytude du capitaine von Trapp. Certes, je me rends compte aujourd’hui que le capitaine von Trapp était un psychorigide dont la conception de l’autorité et de la paternité ne serait guère compatible avec la mienne, mais qu’importe !

Je me voyais avec une kyrielle de bambins espacés de deux ans

Et puis, la vie, le principe de réalité, le prince charmant qui fait pschitt, le mariage qui fait glou-glou-glou-plop (ça y est, il a coulé), ont fait que la kyrielle de bambins est restée là où elle était : dans mes rêves. Je me suis retrouvée avec une fille, certes adorable, mais au nombre de UNE. Je m’étais d’ailleurs faite — laborieusement — à l’idée que Poupette resterait l’unique. Mais si la vie peut être une sacrée chienne, elle peut aussi être généreuse, puisque le vrai conte de fées, pour moi, a démarré un peu plus tard, quand j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari. Non seulement j’ai hérité d’un garçon tout fait de l’âge de ma fille, mais en plus, duo de cerises sur le gâteau, j’ai eu deux petits garçons, proches en âge, quelques années plus tard. Si nous ne pouvons pas improviser des chœurs à l’heure du coucher* — globalement, ils chantent tous faux, sauf le petit dernier qui chante juste, mais très fort —, nous arrivons quand même […]