Ce pas vers la confiance est pourtant indispensable à son autonomie grandissante.

Pleurs, supplications, mains qui agrippent… Quel parent n’a pas eu le cœur brisé en laissant son petit devant l’école ou dans la classe le matin ? J’ai encore le souvenir de ma fille aînée, qui, en moyenne section de maternelle et alors qu’elle venait d’avoir un petit frère, me regardait partir par la fenêtre de sa classe, la bouche déformée par les sanglots. Je m’en retournais, moi aussi, le cœur gros et avec un sentiment de culpabilité.
L’école est le lieu de tous les apprentissages, parmi lesquels celui de l’autonomie est constitutif du développement de l’enfant. Là, il grandit loin du regard de ses parents…et ça n’est que le début !
Accompagner la séparation, c’est autoriser l’enfant à vivre autre chose, avec d’autres, et en dehors de ses parents. Car un enfant reste longtemps travaillé par un désir inconscient : celui de retourner dans le ventre de sa mère, son paradis perdu. Or, dès lors que le cordon est coupé, sa vie ne sera jalonnée que de séparations successives, comme autant d’étapes qui lui permettront de devenir un être indépendant, un adulte autonome et libre de ses choix. Mais quand il se blottit dans vos bras en pleurant, comment faire pour lui donner cette indépendance sans avoir l’impression de lui faire de la peine ou de le repousser ?

Ayez à la fois des gestes enveloppants et des paroles réconfortantes
La chaleur, y compris physique, que vous lui transmettez est rassurante. Quant à vos paroles, elles doivent le tranquilliser au regard de sa plus grande peur – vous perdre – tout en confortant le fait qu’à un moment, chacun va vivre sa journée de son côté. Lui à l’école, vous à votre travail. Expliquez-lui quand vous allez vous revoir et « détachez-vous » progressivement.

Respectez les règles de la classe
Que ce soit dans la gestion du doudou ou dans le temps accordé au parent, expliquez à votre enfant que, dans la classe, la « commandante », c’est la maîtresse. Vous suivez donc ce qu’elle indique : le doudou rejoint la caisse avec les autres et vous donnez l’exemple en ne vous éternisant pas outre mesure. Et vous vous séparez le moment venu avec un gros bisou.

Valorisez sa journée, et la vôtre
Parlez-lui de ce qu’il va faire, de ce qu’il aime faire. Racontez-lui comment vous-même allez occuper votre journée, avant de vous retrouver. Le soir, proposez-lui de raconter ses « meilleurs moments », mais ne forcez pas non plus sa parole en l’assaillant de questions. Après tout, c’est sa vie… Parlez lui à votre tour de votre journée de travail, afin que votre enfant sache que vous aussi vous vous épanouissez loin de lui – même si ça n’est pas toujours vrai…

Soyez au clair avec le fait de le laisser
Si vous-même vous avez un problème avec la séparation – qui vous renvoie peut-être à des formes d’abandon vécues dans votre enfance – votre petit le sentira et risque de se mettre en miroir avec votre attitude inconsciente.
De même, si vous estimez que votre place est à la maison, à prendre soin des vôtres, plutôt que de courir travailler, votre enfant peut également le percevoir et créer les conditions de vous garder auprès de lui. Bonjour les otites à répétition qui vous obligent à prendre des congés « enfant malade »… Si la séparation est claire pour vous, elle le sera aussi pour lui.

Installez des rituels
Répéter toujours la même chose, dans le même ordre, donne des repères rassurants à un enfant. Créez votre rituel à deux : entrer dans la classe, saluer la maîtresse ou l’ATSEM, poser son doudou, accrocher son nom au tableau et commencer un puzzle ensemble, puis se dire la « phrase magique » d’au revoir – celle que vous aurez inventée ensemble.

Les pleurs peuvent persister pendant quelques jours, mais plus votre attitude sera rassurante et sans équivoque sur la séparation, plus votre enfant dépassera vite ce stade, pour prendre pleinement plaisir à aller à l’école.

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