Vous croyez aux synchronicités ? Vous savez, ces hasards qui n’en sont pas. Moi, oui. Il y a quelques semaines, une de mes amies commentait un livre de Gary Chapman, les 5 langages de l’amour, en confiant que cet ouvrage lui avait ouvert les yeux sur la nature des liens amoureux.
Ce livre, je le connaissais car je l’avais depuis bien longtemps dans ma bibliothèque, et je dois dire que je l’avais parcouru d’un œil distrait, pour finalement l’oublier. Deux jours après cet épisode, une autre personne signale cet ouvrage dans un autre article. Étonnant, car même s’il s’agit d’un best-seller il est paru en France il y a plus de 20 ans… Et il y a quelques semaines, c’est Regards protestants qui publiait un article sur le dernier opus de Gary Chapman : « Aimer un proche atteint d’Alzheimer ». Cette fois, c’en était trop ! Je suis allée l’exhumer des tréfonds de ma bibliothèque pour voir ce qu’il avait à m’apprendre aujourd’hui.
Et, allez savoir pourquoi, je l’ai trouvé plus intéressant qu’à sa première lecture, et bien plus profond que ce qu’il pourrait laisser paraître.
L’auteur est américain, conseiller conjugal et pasteur baptiste, et il s’est fait une spécialité du langage de l’amour sous toutes ses formes : pour les enfants, les adolescents, et les couples qui veillent sur leur relation.
Comme beaucoup d’ouvrages nord-américains autour du bien-être ou du développement personnel, l’écriture est claire et directe, émaillée de cas concrets mais allant à l’essentiel. Ce livre, Gary Chapman en a vendu des millions d’exemplaires dans de nombreuses traductions, ne doutons pas que ses lecteurs ont eu raison de lui faire confiance.
Gary Chapman part du postulat que le besoin d’amour existe dès notre enfance : nous aspirons à « remplir notre réservoir émotionnel » et nous développons une aptitude à être aimé qui dépend de notre environnement familial. Dans ce contexte, nous apprenons une sorte de langue maternelle de l’amour.
Quand deux êtres se rencontrent et se plaisent, le coup de foudre – ce que Gary Chapman appelle l’obsession amoureuse – aussi intense soit-il, ne dure pourtant pas plus de trois années. Au-delà, pour faire vivre la relation et que le réservoir émotionnel de chacun continue être rempli, il est important de connaitre le langage de l’autre – et comprendre le sien – afin d’effectuer des petits réglages et ne plus jamais s’entendre dire : « On ne se comprend plus… ». En ayant suivi des milliers de couples, et réalisé des centaines de conférences, notre auteur en a relevé cinq.
1. Le langage valorisant
Une manière de dire à l’autre qu’on l’aime est d’exprimer des paroles bienveillantes, appréciations positives et autres compliments : le/la féliciter sur ce qu’il/elle a fait, complimenter pour un succès, souligner un effort, remercier pour une attention, reconnaître un talent ou un mérite, apprécier un changement physique… Tout conjoint sensible à ce langage s’en trouvera « rempli d’amour », respecté et à sa place dans le couple, et pleinement engagé dans la relation.
Ce principe fonctionne pour les quatre autres formes de langages.
2. Les moments de qualité
Ce langage ne signifie pas qu’il faut se transformer en couple fusionnel, passant 100% de son temps libre ensemble – l’autonomie de chacun est également un gage de durée. Mais, certains conjoints sont plus sensibles au fait de passer du temps ensemble pour des activités vraiment partagées : conversations privilégiées, sortie, activité culturelle, sport, soirée-série, restaurant… Cela consiste non seulement à partager ce temps, mais à le faire en prêtant attention à son partenaire, en lui accordant une qualité de présence et d’écoute (vous vous souvenez, on avait déjà parlé de l’utilité de l’écoute active au travail ?).
3. Les attentions
Elles ne se limitent pas qu’aux cadeaux (même si la plupart des marques essaient de vous faire croire le contraire !). Les attentions montrent qu’on a pensé à l’autre. Ce peut être un présent, mais aussi quelque chose qu’on a cuisiné ou confectionné pour lui, sur lequel on a passé du temps en se disant que cela ferait plaisir à son conjoint. Mais ça peut être aussi le cadeau de son temps, de sa présence, de son soutien…
4. Les services rendus
Ils sont d’une certaine manière des attentions, et regroupent toutes ces petites ou grandes actions ou gestes qui facilitent la vie de l’autre, lui font gagner du temps ou lui font du bien, sans qu’il ait eu à le solliciter. Gary Chapman puise au cœur de la mission des apôtres cette capacité à se mettre au service les uns des autres. Aujourd’hui, une partie de la charge mentale des femmes réside dans l’incapacité de leur conjoint à percevoir l’aide dont elles auraient besoin, si ces dernières ne la demandent pas. Cette aide au quotidien, pourtant simple, offre une énorme capacité à remplir le réservoir d’amour d’un partenaire.
5. Le toucher physique
Il est sans doute le langage de base de l’amour, fait de caresses, d’étreintes et autres câlins. Pourtant, c’est celui qui s’évanouit le plus vite, et il ne se limite pas non plus à la sexualité. Prendre quelqu’un dans ses bras se passe de mots. Le langage du corps est bien plus puissant que ce qui peut être verbalisé, et prompt à « remplir » rapidement le réservoir d’amour d’un conjoint qui se sentirait abandonné.
Une fois que l’on a identifié son mode de langage principal (il n’est pas rare que l’on soit bi-, voire trilingue), on peut repérer aussi celui de son conjoint. Pour vous entraîner, je vous propose de relire cet article sur les répliques assassines dans le couple, et de vous demander ce que chacune d’elle traduit du manque ressenti par l’un des partenaires – et quel langage le comblerait.
Une fois ce repérage fait, il suffit ensuite – si on en a la volonté, bien sûr, d’envisager comment chacun peut plus facilement comprendre l’autre, en parlant la langue qui le comble. On peut le faire à tout moment, même si la relation était en train de s’étioler. Selon Gary Chapman, c’est LE secret des couples qui durent.