Pendant le confinement, on a vu fleurir nombre d’activités créatives ou artistiques proposées sur internet pour passer le temps mais aussi pour gérer l’anxiété ou canaliser ses émotions. Des exutoires qui ont manifestement fait du bien. Et si cet été on approfondissait ces découvertes ?

Si l’art-thérapie naît dans les années 1920 dans le milieu psychiatrique, c’est sans doute parce qu’on comprend à cette époque que l’art peut contribuer à soigner. Théâtre, danse, musique mais surtout arts plastiques prennent place à l’hôpital pour compléter la prise en charge des patients en souffrance psychique, comme « soins de support ». Dans les années 1970-80, cette pratique est proposée à d’autres patients pour lesquels la maladie constitue une épreuve de vie, comme dans le cas du cancer ou du handicap. En utilisant des moyens d’expression non verbaux, il est plus facile d’extérioriser l’indicible. Le psychologue Carl Rogers a toujours considéré que la créativité offrait une capacité de survie – on dirait aujourd’hui de résilience – pour affronter les changements dans notre vie. Aujourd’hui, l’art-thérapie est accessible à tous, comme vecteur de développement personnel.

Mais en quoi cela fait-il du bien ?

L’art – et plus largement le travail créatif – permet d’abord une introspection qui aide à se recentrer sur soi pour « faire le point »sur ce que l’on vit : ressentis, émotions, doutes, questionnements… Ce temps d’arrêt est une préalable dans une période où les choses changent autour de soi ou en soi.

Dès lors, il devient ensuite plus facile de poser à l’extérieur – sur le papier ou la toile, par exemple, ce que l’on ressent, exprime mais aussi sent évoluer. Il s’agit bien d’un processus, qui offre une transformation : les prises de conscience font naître des pistes, choix, opportunités ou décisions qui vont entourer l’adaptation nécessaire pour vivre ou dépasser la situation ou l’épreuve. Et tout cela dans la légèreté, le lâcher-prise, la spontanéité et l’absence de jugement (le résultat importe moins que le processus). Une expérience souvent vécue dans la joie – y participer est réellement un cadeau que l’on se fait à soi-même. On en ressort plus conscient, voire différent – ou prêt à accepter. Une « actualisation », comme le définit Laurence Bosi, qui sera mardi avec nous sur l’antenne de Fréquence protestante.

Comment s’y mettre ?

Seul, on peut se laisser guider par son instinct : dans un simple cahier, écriture, collages, pose de couleurs ou gribouillages peuvent constituer un bon début. On peut suivre les conseils d’un ouvrage, comme le fabuleux « Journal créatif » d’Anne-Marie Jobin (dans sa dernière version : « Le Nouveau journal créatif », Editions de l’Homme, 2020).

On peut aussi rejoindre un groupe ou un atelier collectif – y compris en ligne, le temps d’un stage ou d’un week-end.
Enfin, on peut se faire accompagner à titre individuel par un professionnel diplômé et expérimenté (deux années d’études sont nécessaires), comme ceux recensés par la Fédération française des art-thérapeutes.

  • Mardi 14 juillet, c’est fête nationale, mais avant de voir le ciel s’embraser de couleurs, vous pourrez écouter à 18h la dernière émission d’Inspirations positives, sur Fréquence protestante (100.7 FM ou sur le web). Je recevrai Laurence Bosi, de Laura Lab, qui est art-thérapeute et formatrice, sur le thème : Art-thérapie, quand la créativité transforme. Une émission que vous pourrez aussi ré-écouter en podcast.