Des certitudes trop fortes ou trop absolues sont dangereuses. Elles subordonnent tout au prisme déformant de nos convictions et faussent à la fois la perception et l’intelligence du réel. […]. La certitude rend fou, elle rend aussi meurtrier : l’exécution de Servet, vigoureusement dénoncée par Castellion, à côté de mille autres exemples, le montre tragiquement. Le doute assumé et bien conduit est un antidote aux furies déraisonnables et criminelles que risquent de déclencher des convictions absolues.

Il y a une spiritualité du doute ; il faut même aller plus loin et affirmer qu’il n’y a de véritable spiritualité que du doute. […] Comme le voit et le dit très bien Roger Dewandeler, ce qui compte dans le doute, ce n’est pas tant l’objet contesté que la démarche du douteur.

Le doute n’est pas une position arrêtée et figée, il n’est pas une […]