Je rougis. Souvent, facilement. En de multiples situations. C’est un phénomène difficile à vivre pour moi, car il trahit mes émotions et révèle en même temps que le regard des autres me fait peur.

  • Un élève me pose une colle (c’est le passe-temps favori de certains) : prise au dépourvu, je sens immédiatement le rouge me monter aux joues. « Et zut. Les trente-deux gamins en face de moi vont croire que je suis stressée par cette question car je ne sais pas y répondre. Pourtant je ne peux pas tout savoir. Il n’y a aucune raison d’en avoir honte. Mais quand même, zut ! » Toutes ces réflexions me viennent en un quart de seconde. Et ça y est. Je suis rouge, et furieuse contre moi-même. Envahie par mon émotion et ma crainte d’être jugée, je ne parviens plus à réfléchir. Je bredouille un « bonne question, mais là il faut qu’on avance » et je me tourne dos à la classe, écrivant frénétiquement au tableau le titre […]