Julien ne veut plus aller à l’école. Il a souvent mal au ventre et se dit malade. Ses parents remarquent qu’il perd ses affaires et a des bleus sur les jambes. Lorsqu’ils lui demandent si tout va bien, Julien tente de les rassurer. Pourtant, ils ont l’impression qu’il pleure parfois dans sa chambre et s’inquiètent.
Ils ont raison: Julien est victime de harcèlement. Et il a peur que la situation empire s’il leur raconte ce qu’il vit. Alors, il serre les dents en espérant que ça passe. Cela pourrait cesser, à l’occasion d’un changement de classe ou d’école, ou si les harceleurs changeaient de cible… Mais cela peut malheureusement dégénérer et devenir un supplice, à tel point que sa vie pourrait en être profondément marquée.
Une spirale incontrôlable?
Le harcèlement-intimidation entre pairs, ou mobbing, se définit ainsi: violence verbale, physique et/ou psychologique, qui se caractérise par des actes agressifs et répétitifs, commis par un individu ou un groupe d’individus qui prennent pour cible une personne seule qui ne peut pas se défendre. Selon différentes études, ce phénomène touche environ un dixième des élèves de quinze ans. C’est un fléau qui se développe à l’école, la plupart du temps. Ensuite, il se répand dans la rue, dans les transports publics et même à la maison, sous forme de cyberharcèlement. Le mal-être engendré peut atteindre la santé, conduire à l’isolement et même au suicide.
La cible n’est pas responsable de la situation. Elle est choisie au hasard et stigmatisée pour la couleur de ses cheveux, parce qu’il ou elle porte des lunettes, à cause des boutons sur son visage, une manière de réagir, etc. Les intimidateurs et intimidatrices sont parfois des élèves «à problèmes», mais c’est surtout la pression du groupe qui fait agir les autres. Le ciment du groupe est la peur: «Si je ne ris pas avec les autres, je risque de devenir la prochaine cible.»
Le rôle bienveillant des adultes
En tant qu’adultes, nous pouvons réagir à froid en informant les enfants et les adolescents sur ce phénomène et en instaurant une culture de bienveillance. […]