Vous pensiez qu’il suffisait de maîtriser son job pour être un travailleur performant et reconnu ? Vous imaginez que des années d’écoles d’ingénieur ou de commerce garantissent l’évolution d’une carrière ? Las, tout cela n’est plus suffisant. Le travailleur de demain devra impérativement développer ses soft skills.

La plupart des sociologues le reconnaissent, l’économie du savoir est en déclin. L’aura qui entourait les métiers nécessitant beaucoup d’études et des connaissances techniques approfondies est en train de pâlir. A l’avenir, ça ne suffira plus. Aujourd’hui, ce qui fait la différence dans le monde du travail, ce sont les soft skills – ou compétences douces. Managers et recruteurs sont friands de ces salariés « avec quelque chose en plus », pour galvaniser leurs équipes et leurs projets. On oppose un peu facilement les soft skills aux hard skills, les compétences techniques « dures », acquises par apprentissage (parfois long), ou par patiente expérience et qui relèvent d’une expertise ou d’un savoir-faire. Pour autant, les hards skills sont indispensables dans la plupart des métiers. Tout ne s’improvise pas non plus ! Mais les soft skils viennent compléter, voire renforcer, ces acquis de base.

Soft skills, quésako ?

Le terme soft skills regroupe un ensemble de compétences non techniques, qui touchent au savoir être. La plupart du temps, elles s’expriment dans les interactions (avec les collègues, la hiérarchie, les clients, les prestataires ou les subordonnées) et créent une harmonie favorable à l’efficacité au travail et à la réussite. Il en existe des listes incontournables, le World Economic Forum en établit même chaque année un classement dans son enquête annuelle Future of Jobs réalisée dans 15 pays (ici, celui de 2018, en anglais). On y trouve donc, pèle-mêle : la capacité à résoudre des problèmes complexes, l’empathie, l’audace, la curiosité, la créativité, l’intelligence émotionnelle, la confiance en soi, la gestion du temps, la gestion du stress, l’esprit d’entreprendre, la motivation, la visualisation…
Leur point commun est qu’elles sont non spécifiques : transversales, elles peuvent s’appliquer à différentes situations dans le contexte du travail (recherche, innovation, négociation, développement commercial, management, production, gestion…). Et c’est peut être là qu’elles aident à faire la différence : quand le travail devient de plus en plus flexible, et l’entreprise de plus en plus agile, les soft skills répondent parfaitement à ces demandes nouvelles. Dans un environnement du travail en pleine évolution, dans lequel le temps et l’espace sont des repères mouvants, ceux qui sont dotés de soft skills solides s’en sortent beaucoup mieux – bien mieux en tout cas que les techniciens purs et durs – et considérés comme interchangeables. Les soft skills sont aussi notre part d’humanité, qu’aucun robot ni intelligence artificielle ne sauront égaler. Une bonne raison pour les développer si l’on veut résister aux évolutions techniques inévitables !

Les soft skills s’apprennent-elles ?

L’idée est plutôt de les développer, car beaucoup sont déjà présentes en nous, mais nous n’avons jamais osé – ou on ne nous a pas toujours permis, de les exprimer. Il faut arroser ces petites graines. Car, à l’inverse des hard skills, elles ne pourront jamais être acquises de manière académique. Il existe des formations spécifiques à l’émergence de certaines soft skills, mais elles relèvent davantage de la prise de conscience – et surtout de la pratique. Ces formations aident surtout ceux qui les possèdent déjà à les renforcer et à les exploiter. Car les soft skills sont soit innées (nous avons déjà des dispositions ou une appétence naturelles), soit expérientielles (c’est la confrontation à l’expérience dans la relation qui les renforce). Certaines écoles ont commencé la révolution soft skills, en confrontant leurs étudiants au fait d’apprendre à apprendre (le blog avait déjà consacré un article à ce sujet ici). Fini le savoir descendant et acquis une fois pour toute, pour rester au fait des dernières innovations tout au long de sa vie, il faudra se remettre à niveau en permanence.
Mais les soft skills se rencontrent aussi en dehors du travail. D’où l’intérêt aussi de capitaliser sur d’autres expériences de vie qui peuvent permettre de les mobiliser : pratique sportive, engagement associatif, scoutisme, voyages… Ces mêmes expériences qui sont à mettre en avant dans un CV, ou dans une carrière professionnelle, pour valoriser tous les aspects de la personnalité d’un travailleur.

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