Si l’on s’engage avec sa famille dans une démarche un peu plus respectueuse de sa santé et de l’environnement, la salle de bains est une pièce de la maison qui regorge de pièges, du bain trop gourmand en eau, en passant par la crème bourrée de parabens, jusqu’aux coton-tiges impossibles à recycler…

Si on faisait le tour de la salle de bain, pour voir tout ce que l’on peut améliorer ? Une démarche bonne pour notre santé, soucieuse de la consommation d’eau, de la réduction des déchets et de l’impact de nos eaux usées sur l’environnement.

Mollo avec l’eau !

Et si vous preniez des douches, plutôt que des bains ? Votre hygiène n’en pâtira pas, rassurez-vous ! Un bain moyen demande 150 à 200 litres d’eau, soit l’équivalent de 3 à 4 douches de 4-5 minutes. En revanche si vous restez 10 minutes sous la douche (il y en a !), il n’y a aucun bénéfice. Petite astuce : quand vous vous lavez les cheveux en vous douchant, coupez l’eau pendant que vous vous savonnez, c’est autant de litres économisés. Sinon, vous pouvez adopter la méthode brésilienne préconisée par l’association Mata Atlantica : faire pipi sous la douche le matin, pour éviter de tirer une chasse d’eau (12 litres par jour gagnés, soit plus de 4000 litres par an). Bon, pour ça on n’est pas encore tout à fait prêts… Mais rien ne vous empêche d’installer un économiseur d’eau à double bouton sur votre chasse.
Et on n’oublie pas : quand on se rince les dents on le fait avec un gobelet d’eau, pour éviter de laisser couler l’eau pendant qu’on se brosse.

Soins et hygiène au naturel

Que l’on utilise les applis qui scannent les composants des produits de soins ou de beauté – ou que l’on suive les dossiers sur le sujet – il n’est plus possible d’ignorer que la plupart de ceux qui sont vendus dans la grande distribution contiennent des produits nocifs, cancérigènes – au mieux allergisants, qui contiennent des dérivés du pétrole ou qui participent à la pollution des eaux…
De nombreuses marques disponibles en magasins bio proposent à peu près tous les produits que l’on cherche, du savon au dentifrice en passant par la crème de jour ou les produits de maquillage. Je vous conterai d’ailleurs sous peu un atelier que j’ai suivi pour fabriquer ses cosmétiques bio.
Mais on peut aussi se tourner vers quelques produits naturels – bruts – qui couvrent avantageusement un certain nombre d’usages. Ils sont souvent disponibles en grands contenants (d’où moins de déchets) et à un prix tout à fait raisonnable :

  • Le bicarbonate de sodium en déodorant
    Sa forme pharmaceutique (la plus fine) permet de le tapoter sous les aisselles humides au sortir de la douche : effet déodorant garanti (et testé avec succès sur un ado !). Non seulement il est économique, mais il ne bloque pas le processus naturel de la transpiration, il en stoppe juste l’odeur. On peut éventuellement lui adjoindre quelques gouttes d’huile essentielle de palmarosa.
  • Une huile végétale en guise de démaquillant
    En massant son visage avec une petite quantité d’huile de jojoba, par exemple, le gras va décoller les impuretés et il suffit ensuite de se rincer à l’eau pour parfaire le démaquillage. Le jojoba, comme la carotte, sont non-comédogènes (à l’inverse de l’huile de coco, délicieuse en démaquillant mais déconseillée aux peaux à tendance acnéique). Les épidermes réclamant davantage d’hydratation auront recours à l’huile d’argan ou d’amande douce. L’huile de ricin est préconisée pour le démaquillage des yeux, d’autant qu’elle favorise la pousse des cils.
  • Un savon pour se laver
    Le pain de savon évite l’emballage plastique, et sa composition respecte la peau comme l’environnement, puisqu’il est entièrement biodégradable. Pour cela, il faut qu’il ait été saponifié à froid, pour respecter ses composants. C’est le cas du savon d’Alep, et du véritable savon de Marseille (les trois-quarts de ceux que l’on trouve habituellement seraient « faux »), et de tous les savons dits « surgras » – dont on privilégiera l’achat en magasin bio.
  • L’huile de coco en dentifrice
    Étrange à première vue mais l’huile de coco a de nombreuses propriétés : anti plaque, antibactérienne, antitache… Quelques gouttes sur la brosse à dent suffisent. Laquelle brosse peut être vegan : en bambou entièrement biodégradable, voire avec une tête qui se démonte pour la changer (un test ici). On réduit les déchets, on vous dit !
  • L’aloé vera pour s’hydrater
    Cette plante produit un mucilage (gel) qui a de nombreuses propriétés pour la peau et les cheveux : hydratante, réparatrice, apaisante, cicatrisante. On la trouve sous forme de gel dans les magasins naturels, mais on peut aussi extraire soi-même le mucus des feuilles (disponibles au rayon primeurs de votre magasin bio) ou la faire pousser chez soi et en couper les feuilles à la demande (une petite video ici).

L’avantage de ces produits est qu’ils peuvent se mélanger. Un peu de bicarbonate sur la brosse à dents améliore le blanchiment des dents (une à deux fois par semaine) ; l’huile végétale sert aussi de masque pré-shampoing, ou de baume pour le corps ; le bicarbonate constitue aussi un excellent gommage pour le visage ou le corps…

A bas le coton !

La production de coton est une catastrophe écologique à elle toute seule : il faut plus de 10 000 litres d’eau pour produire un kilo de coton, lequel requiert 10% des pesticides utilisés dans le monde. Cotons démaquillants mais aussi serviettes hygiéniques et tampons sont des bombes écologiques…et des menaces pour notre corps.
Pour le démaquillage, mes nouveaux chouchous sont les carrés en tissu. Faits à partir de fibre de bambou ou d’eucalyptus, ils se lavent et se réutilisent à l’infini. C’est un investissement qui vaut la peine – mais on peut aussi les fabriquer soi-même (un petit tuto ici).
On oublie aussi les coton-tige, même avec une tige en bois ! Qui plus est, ils sont dangereux pour nos tympans et la France (qui en collecte 1,2 millions de tonne par an) en interdira l’usage en 2020. Les oreilles se nettoient toute seules – ou au pire avec un petit coup de gant de toilette. Mais si l’usage du coton-tige vous obsède, on le remplace par un cure-oreille durable comme l’oriculi d’inspiration japonaise.
Enfin, les serviettes hygiéniques ont leurs alternatives en tissu, lavables et réutilisables (si, si). Et la cup ou coupe menstruelle, qui rencontre de plus en plus d’adeptes, remplace les tampons, blanchis au chlore et à tout un tas d’autres cochonneries. Son utilisation est un peu délicate, aussi je vous ai trouvé une petite explication ici.

Bref, on peut être propre, sentir bon et surtout se sentir bien sans porter atteinte à notre santé, ni à la planète !

A relire : Ma maison respire le naturel

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