Mais pourquoi nous sentons-nous si fatigués ?

On ne le répétera jamais assez, l’année 2020 nous a réservé bien des surprises. Personne ne s’attendait au brusque arrêt auquel nous avons été tous contraints. Un ralentissement imposé et paradoxal puisqu’en fait de ne « rien faire », beaucoup d’entre nous ont – au contraire – énormément travaillé. Et travaillé de manière intense, soutenue, avec peu d’alternatives pour vraiment couper ou souffler. La tête dans le guidon. Les femmes ont d’ailleurs payé un lourd tribut au télétravail, avec une surcharge mentale qui a à nouveau été remarquablement analysée par la dessinatrice Emma, dans cet article dessiné « Il suffira d’une crise ».
Le déconfinement et une reprise partielle ou inhabituelle d’activité ont ajouté la tension psychologique à la fatigue physique qui s’était installée sur de longues et interminables semaines : stress, anxiété et angoisses quant à l’avenir se sont instillés dans nos quotidiens. Depuis, face à une situation qui dure, et qui change en permanence, avec une nécessité de développer au fil des jours notre capacité d’adaptation, c’est la lassitude qui a pris le dessus. Ras-le-bol du Covid, des masques, des informations de la crise, des restrictions…! La fatigue s’est donc durablement installée : physique, intellectuelle et émotionnelle. Dans mon cabinet de thérapeute, je n’ai jamais autant vu de personnes vidées, épuisées, usées, fourbues…

Vacances, j’oublie tout !

Si, pour vous, été et vacances rimaient avec activités, cette année je vous invite à revoir votre logiciel d’hyperactif. Car on confond encore « prendre du temps pour soi » avec « en faire un maximum ». Je les vois venir, ceux qui mettent l’été à profit pour visiter tous azimuts (et photographier à gogo), faire un stage, pratiquer un sport de manière intensive, se lancer un défi aventurier ou personnel… Ou même ceux qui pensent rattraper le temps perdu : vider leurs placards, classer leurs papiers ou repeindre la chambre du petit.
STOP ! Vous ferez cela plus tard… Cet été, que vous soyez encore en vacances ou non, il faut absolument récupérer. Donner au « farniente » tout son sens : ne rien faire, autant qu’on le peut. Il est toujours difficile de buller, chiller, lézarder, flemmarder… quand tous ces mots évoquent la vacuité ou le temps perdu. Pourtant, nul temps perdu quand on recharge les batteries : même votre précieux smartphone en a besoin ! Si vous voulez avoir (ou retrouver) de l’énergie, il faut absolument appuyer sur le bouton pause.

Il est urgent de ne rien faire

Donc, on oublie les journées planifiées au cordeau, entre randonnée obligatoire et visite imposée. On laisse de côté le réveil matinal pour aller courir et retrouver un corps de rêve. On n’emporte pas non plus de devoirs de vacances (le fameux rapport d’activités que vous voulez valider attendra votre retour). Et on arrête de se mettre des objectifs ou de vouloir réaliser des exploits.
A la place, vous pouvez, par exemple :
– vous en remettre à votre humeur du jour.
Aujourd’hui, de quoi ai-je envie ? Et à plusieurs, c’est un sujet dont on peut débattre le jour même, au petit-déjeuner. Et on peut tout à fait décider aussi, de ne rien faire. Absolument rien.
– privilégier les activités qui font plaisir, au lieu de celles qui sont utiles. Si vous ne le faites pas en vacances, quand le ferez-vous ? Pour moi, cette année, ce sera le dessin et la créativité sous toutes ses formes. Sans recherche d’un résultat, mais dans la seule intention de faire ce qui me plaît. Et si l’envie me prenait de le partager, ce sera sur le compte Instagram du blog @in-spi_rations.
– ne pas viser un résultat. Toute l’année on vous fixe des objectifs, en vacances, ne rajoutez pas de la performance à l’efficacité.
– s’adonner aux grasses mâtinées. Vous avez besoin de dormir ? Faites-le ! Personne ne vous juge, à part vous-même.
– s’accorder des siestes. Votre corps vous indique qu’il a besoin de récupérer, écoutez-le ! Je vous renvoie à cet article du blog sur les bienfaits de la sieste.
– ne pas accepter toutes les invitations – et encore moins celles qui sont de pure convenance et ne vous font pas plaisir. Non au déjeuner chez cette vague connaissance de travail, sous prétexte qu’elle est en vacances à 30 kilomètres de là où vous êtes. Cette année, le souci de la distanciation a le mérite de vous y aider.
– privilégier le contact avec la nature. Balades en forêt, flânerie au bord de l’eau, rêverie sous une tonnelle… participent à recharger vos batteries.
– tester la méditation – si, bien évidemment, cette technique vous tente. La méditation est une expérience de l’attention au présent, sans compétition, résultat ou objectif déterminé. Pour autant, ses effets sur l’équilibre physique et psychologique – y compris sur le sommeil – sont indéniables.
Si vous voulez coupler le côté nature et l’aspect méditatif, je vous renvoie à cette proposition de méditation de l’arbre, dans cet article. Ou même celle-ci, à pratiquer en marchant.
– s’essayer à la pleine conscience. Sans appli, ni programme compliqué ou contraignant, asseyez-vous simplement et écoutez, contemplez, sentez, humez… Une expérience du présent à nulle autre pareil. Si nécessaire, je vous donne quelques conseils dans cette courte vidéo.
– aux repas, pas de concours culinaires, ni de recettes sophistiquées. Cette année, on fait simple, bon, frais…et au plus court !

Le blog lui-même va se mettre en (petite) pause, pour mieux revenir à la rentrée !
D’ici là, profitez !