Albert Schweitzer est une figure majeure de l’histoire religieuse du XXe siècle. On connaît bien son engagement humanitaire, son rôle dans l’évolution de la connaissance du Jésus historique, sa réflexion éthique (son fameux «respect devant la vie ») ou encore ses écrits sur Jean-Sébastien Bach (sans parler de ses enregistrements, qui ont fait date dans le monde de l’orgue). Mais on oublie souvent que Schweitzer fut aussi (et avant tout ?) un pasteur pour lequel la prédication représentait l’essence même de son ministère.

Alors qu’en 1912, il s’apprête à quitter Strasbourg pour l’Afrique, il déclare ainsi que ne plus prêcher représente pour lui un « dur sacrifice ». Même s’il affirmera plus tard être alors passé de la parole à la pratique (dans Ma vie et ma pensée), il ne renoncera pourtant jamais à la prédication puisque quelques mois à peine après son installation à Lambaréné, il prêche de nouveau, à la demande des missionnaires locaux.

Désormais, grâce au méticuleux travail de recherche de Matthieu Arnold, on dispose d’une remarquable étude qui nous permet de mieux comprendre la façon dont Schweitzer envisageait sa prédication et la place de celle-ci dans l’ensemble de son […]