Elle est probablement l’écrivaine belge la plus populaire de France. Sa liste d’ouvrages publiés déjà longue continue de s’agrandir. Née le 13 août 1967 à Kobe, au Japon, Amélie Nothomb a publié son premier roman, Hygiène de l’assassin, en 1992, unanimement salué par la critique et le public. Depuis, elle a publié une trentaine de romans. Dans sa dernière œuvre, Premier sang, récompensée du prix Renaudot, la romancière évoque pour la première fois son père, décédé au début du premier confinement.
Certains disent qu’elle parle comme une mystique. Amélie Nothomb parle volontiers de grâce dans ses entretiens. Qu’en est-il de sa foi ? Dans un entretien donné à L’Express en 2010, elle raconte que l’un des premiers livres qu’elle a dévoré n’est autre que la Bible. Elle avait trois ans et vivait au Japon où son père était diplomate. Sa famille extrêmement catholique venait de perdre la foi et critiquait la religion. « J’entendais parler de la Bible sans arrêt mais sans savoir ce qu’elle contenait vraiment. Du coup, je l’ai lue en cachette. C’était très intéressant ! », raconte-t-elle.
« L’Évangile m’a saisie. Je trouvais Jésus formidable ! J’aimais sa façon de se taire, de ne pas immédiatement répondre aux questions. Ne pouvant partager ces découvertes avec mes parents, j’en parlais avec Nishio-san, ma nounou. Avec une généreuse tolérance, elle, la Japonaise shintoïste, m’encourageait à poursuivre », précise-t-elle au magazine Psychologies.
Secrètement, pendant des années, Amélie prie chaque jour : « Je parlais à Dieu, tout simplement. » Inscrite au catéchisme, elle reçoit sa première communion. Suite à une agression sexuelle à l’âge de 12 ans, son rapport avec Dieu devient extrêmement problématique. Pour autant, elle raconte toujours ressentir une présence transcendante à ses côtés qu’elle ne cherche pas à personnifier.
Sa passion pour Jésus
En 2019, Amélie Nothomb surprend le milieu catholique en publiant Soif dans lequel elle évoque sa passion pour Jésus. L’écrivain donne voix et corps à Jésus Christ, quelques heures avant la crucifixion.
« En lisant le livre d’Amélie Nothomb, « Soif » paru en cette fin d’été, je me suis demandé si, finalement, c’était les catholiques pratiquants qui savaient le mieux parler de leur religion… Voilà des années que l’Église demande à ses ouailles de devenir « missionnaires », de faire connaître l’Évangile, et il faut bien dire que nous sommes à la peine. Alors que des gens bien plus éloignés, voir totalement étrangers à la religion, semblent, eux trouver les mots qu’il faut pour toucher les non croyants, avec une facilité déconcertante (…) Son dernier roman est une Passion de Jésus, écrite à la première personne du singulier, et qui ne s’embarrasse guère des canons habituels de l’institution » raconte Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef de La Croix sur son blog.
Aujourd’hui, elle raconte avoir « une foi intransitive dont [elle aurait] du mal à définir l’objet. Mais qui est d’autant plus vraie ». Néanmoins, elle ne se définit pas comme catholique. « Je n’appartiens à aucune religion particulière, je suis une mystique sans religion », confie-t-elle.