La censure est tenue en échec, à Barcelone où le “Museu de l’Art Prohibit” (Musée de l’art interdit) vient d’ouvrir ses portes. Depuis jeudi 26 octobre, il présente près de 200 sculptures, peintures, photographies, vidéos, etc. ayant suscité une polémique voire censurées. Comme l’indique The Guardian, l’idée d’un tel site culturel a germé dans l’esprit de Tatxo Benet. Le journaliste et homme d’affaires espagnol l’a ensuite financé.
Unique en son genre, le musée met en avant des “œuvres qui n’ont peut-être pas une grande valeur artistique, mais dont l’histoire mérite une place dans le musée”, explique-t-il au journal britannique. Autre certitude dont Tatxo Benet est fier : les pièces ont en commun d’avoir mis en échec la censure. “C’est un triomphe de la liberté d’expression”, ajoute Tatxo Benet, enthousiaste.
Pablo Picasso, Ai Weiwei
Sur les cartels explicatifs, les visiteurs du musée reconnaîtront forcément certains noms : Pablo Picasso, Ai Weiwei ou encore le photographe Robert Mapplethorpe en ont créé certaines. Plusieurs d’entre elles font référence à la religion. C’est le cas du Christ crucifié sur les ailes d’un avion de chasse américain, signé par l’artiste Argentin León Ferrari, et du Piss Christ de l’Américain Andres Serrano. Cette photographie avait été au cœur d’un scandale lors de son exposition en 1989 aux États-Unis. Vingt-deux ans plus tard, à Avignon, l’œuvre représentant un crucifix plongé dans l’urine avait été saccagée par un groupe de jeunes décrits comme étant des catholiques traditionalistes, relatait alors franceinfo. L’islam n’est pas non plus épargné.
Les créations des artistes installés aux États-Unis, en Europe, en Afrique et en Asie abordent également d’autres thèmes, comme la société de consommation, la place des femmes en Algérie et au Kazakhstan, les migrants ou encore la violence masculine sont également abordés par des pièces du musée. Quant à Donald Trump ou Franco, ils figurent également en bonne place, aux côtés d’autres politiques.