L’histoire est connue. Arrêtée le 30 mars 1944 dans une rue de Nice, Simone Jacob est âgée de 16 ans lorsqu’elle est déportée à Auschwitz avec sa mère Yvonne et sa sœur Madeleine. Son père et son frère, également arrêtés, prendront quant à eux la direction de la Lituanie, d’où ils ne reviendront pas. À son arrivée au camp, on lui tatoue son matricule sur le bras : pour l’administration nazie, Simone Jacob est devenue un numéro. Transférée à Bergen-Belsen, elle y verra périr sa mère du typhus. Sa sœur Madeleine, atteinte elle aussi par la maladie, sera sauvée de justesse par la libération du camp par les soldats britanniques, en avril 1945. De retour en France, Simone Jacob s’absorbe dans les études. Elle s’inscrit à la fois à la faculté de droit et à l’Institut d’études politiques, où elle rencontre Antoine Veil, qu’elle épouse en 1946.
Une icône française
Jeune magistrate, première femme à occuper le poste de secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature, Simone Veil débute alors la brillante carrière que l’on sait. Première femme ministre de la Santé, elle défend la loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse, désormais désignée par son nom. Elle fait partie des premiers – et des plus fervents – artisans de la réconciliation franco-allemande, un […]