En profitant, en plus, de bonus de belle qualité. C’est le cas avec la sortie du DVD de Billie, disponible depuis le 4 mai.

L’artiste Billie Holiday semble être dans le vent. Andra Day a remporté un Golden Globe pour avoir joué le rôle de la célèbre chanteuse dans The United States Vs. Billie Holiday, et le film de 1972 The Lady Sings The Blues avec Diana Ross dans le rôle de Holiday vient enfin de recevoir une sortie Blu-Ray après de nombreuses années de revendications de la part des fans. Une reconnaissance de son talent assez tardive finalement, puisque Lady Day n’a obtenu qu’un minimum du succès au cours de sa vie tragiquement courte. Ces versions romancées sont intéressantes et sans doute utiles pour faire découvrir largement cette remarquable artiste, mais une autre partie importante de l’histoire de Holiday a été publiée récemment et vaut tout particulièrement le détour. Il s’agit cette fois-ci du documentaire Billie du réalisateur James Erskine qui vous offrira un aperçu bien réel de la vie troublée de la chanteuse, telle qu’elle est révélée par des enregistrements réalisés avec certaines des personnes qui la connaissaient le mieux.

Je vous propose donc de pouvoir relire mon analyse de septembre 2020 en suivant ce lien et ajouterai ici quelques commentaires spécifiques à l’édition DVD qui vient de voir le jour.

Si les interviews émaillent l’ensemble du documentaire, Billie demeure un véritable document musical et il apparait clairement à l’écoute du DVD qu’un travail très approfondi a été réalisé sur le son. Si une multitude de supports anciens ont permis au réalisateur de faire son film, il a su travailler pour que le son conserve sa couleur vintage mais s’imprègne aussi de modernité, pour rendre compte de la voix extraordinaire et si marquante de Billie Holiday. Il en est de même sur le rendu des images. C’est cette même démarche qui a accompagné le nettoyage nécessaire et la colorisation même de nombreux documents (n’oublions pas que la chanteuse est née dans les années 1910). Là encore se côtoient assez habilement une belle restitution d’une époque en la rendant agréable à regarder au-travers des moyens actuels technologiques qui sont les nôtres.

Et comme je le soulignais dans mon introduction, ce sont les suppléments offerts avec le DVD qui rendent le support particulièrement attractif pour tous ceux qui veulent aller un peu plus loin. Et là, en l’occurrence, il y a de la matière avec de jolie propositions qui permettent notamment de retracer le travail de l’équipe sur laquelle James Erskine s’est appuyé. Vous y retrouverez :

  • Le jazz selon Billie, par David Koperhant, programmateur musical radio TSF JAZZ – 15 minutes enrichies de nombreuses photos qui viennent utilement compléter le documentaire.
  • Une interview du réalisateur James Erskine.
  • Une interview des productrices Michèle Smith et Sophia Dilley.
  • Une interview de Tom Wollaert sur la restauration de la bande-son.
  • Une interview de Marina Amaral sur la colorisation.
  • 3 courtes vidéos complémentaires autour du jazz et de l’Afrique.

Mais c’est, sans nul doute, le contenu de l’édition prestige qui pourra attirer votre attention pour, somme toute, un tarif raisonnable à moins de 30 euros, avec, en plus de l’édition DVD classique et Blu-ray, le CD de la bande originale du documentaire accompagné d’un livret de 44 pages.

Encore une fois, l’histoire de Billie Holiday vaut vraiment la peine d’être explorée, et cette collection d’interviews et de documents d’époque vous permettra de connaître plus de facettes de cette chanteuse extrêmement attachante malgré ses errances, cette femme noire au cœur d’une ségrégation raciale innommable, cette artiste écorchée vive qui a su laisser son empreinte dans l’histoire de la musique comme peu ont réussi à le faire.