Au commencement était le récit biblique de Genèse 1, raconté par Lémec à son fils Noé. Il est toujours possible de regretter qu’il soit dit qu’au commencement il n’y avait rien, alors que le texte biblique évoque le tohu-bohu ; il est également possible de regretter que l’épisode du jardin d’Eden soit résumé par le fait que l’homme fut tenté par le péché en mettant de côté l’expérience de la liberté. L’essentiel, pour le réalisateur, n’est pas là : il bâtit son récit sur l’observation du monde faite par le personnage Noé.

Ce que voit Noé, c’est une humanité qui s’entredévore, une humanité gouvernée par la maxime « je prends ce que je veux » dont le personnage Tubal-Caïn sera la figure. Noé voit si bien qu’il verra aussi à quoi tout cela mènera : un déluge.

Que faire face à ce monde qui se condamne à sa perte ? Le réalisateur inscrit cette question dans le quotidien du spectateur par des scènes évoquant les situations de désolation qui succèdent aux catastrophes contemporaines. […]