L’auteur décrit une politique « perçue comme une course de petits chevaux ambitieux qui, infailliblement, passe à côté des véritables enjeux en bernant les honnêtes citoyens au profit des privilèges d’une caste ». « Nous savons, ajoute l’auteur, au moins depuis Périclès, que le pouvoir est toujours personnifié », d’où le titre de l’ouvrage Le retour du Prince.
« Les princes anciens – détenteurs de la légitimité politique – ont vu leur pouvoir défait ». Claude Lefort a mis à jour la singularité de la démocratie actuelle. Le pouvoir y serait devenu : « un lieu vide, désincarné, permettant l’avènement d’une société historique, en perpétuel mouvement. »
L’auteur prévient : « Ce livre traite d’un paradoxe. Alors que notre époque se caractérise par un désir d’horizontalité politique sans précédent, nous demeurons englués dans l’incarnation. » La vénération du chef est la norme, « le marqueur de leur réussite ou de leur échec tient de nos jours plus à ce qu’ils sont qu’à ce qu’ils font ».
Le livre interroge la nécessité d’hommes forts, également le statut du langage politique ou l’influence des séries. Le propos dénonce le désir d’avoir des […]