Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France, et le 4 août les troupes allemandes pénètrent en Belgique dont elles violent ainsi la neutralité. Elles poursuivent leur progression à vive allure, et le 27 du même mois arrivent à Saint–Quentin, qui sera coupée du reste de la France et restera sous le joug de la loi militaire germanique jusqu’au 2 octobre 1918. La ville comprend alors plus de 55 000 habitants et une communauté protestante ancienne et importante (2 500 paroissiens) avec deux pasteurs dont Jacques Kaltenbach depuis 1912.
Dès le 27 août 1914, ce dernier commence son journal ainsi : Puisque les communications avec le reste de la France sont au moins provisoirement coupées, je me propose d’écrire tous les jours un bref résumé des faits dont j’aurai été le témoin afin que ma femme chérie puisse un jour partager… Il est en effet un jeune marié et depuis un mois sa femme se trouve à Nîmes. Il poursuivra son journal jusqu’à son rapatriement et nous donne ainsi une relation d’une situation inédite. Deux éléments principaux en ressortent, d’une part […]