Edvard Munch était un malheureux peintre norvégien hanté par un caractère naturellement angoissé et mélancolique, d’autant plus qu’à l’âge de cinq ans il avait perdu sa mère, puis sa sœur Sophie, toutes deux mortes de tuberculose. Son protestantisme luthérien piétiste dont la prédication était, à l’époque, focalisée sur le péché, le mal et de la mort, ne l’aidait guère à surmonter sa tristesse récurrente.
Inger était sa plus jeune sœur. Il la représente ici sur la plage du petit village de pêcheurs près d’Oslo où sa famille passait l’été. Les gros rochers luisants où aucune végétation ne peut pousser voisinent avec l’eau froide et immobile de la mer d’où émergent seuls quelques roseaux secs. Cette malheureuse jeune fille, sans apprêt et aux cheveux sagement tirés en arrière ne semble exister que dans un monde sans vie. Aucune joie, aucun rêve, aucune espérance créatrice ne sont suggérés dans un monde morose.
Munch fut éblouis et fasciné la force et de l’élan des tableaux de Gauguin, de van Gogh et des Fauves aux couleurs vives et à leur expression d’un dynamisme créateur. Cet expressionnisme correspondait à son […]