Dans le décor montagneux du Jura, l’histoire, portée par une voix off, raconte les vingt premières années de la vie de Jim, depuis la grossesse de sa mère jusqu’à son âge adulte et son retour du Canada à la recherche du père qui l’a élevé dans son enfance. Les frères Larrieu continuent de dérouler le thème de la sexualité et du couple, en mettant ici l’accent sur la paternité.
D’ailleurs le roman de Jim est surtout le roman d’Aymeric. Intérimaire par choix, doux, placide, ouvert et plutôt bien dans sa peau, ce personnage, incarné par un Karim Leklou parfait, est aussi un peu mou, et trop passif ; c’est dans l’ensemble un homme atypique, adapté au féminisme de Florence qui semble décider de tout. Les relations du père d’adoption et de l’enfant sont très fortes et provoquent de vives émotions comme lorsque l’enfant, confronté à un incompréhensible trio parental, téléphone et ose un « c’est toi mon vrai Papa ! ».
La passion de la photo d’Aymeric lui offre l’occasion de saisir les premiers pas de Jim et ce moment trouvera une résonance inattendue vers la fin du film après les retrouvailles des deux héros. Comme dans de précédents Larrieu, la nature est filmée goulûment, avec des jeux de couleurs. On retrouve aussi le recours à l’ellipse qui rend le récit vivant et sollicite la vigilance du spectateur.
Dans le domaine musical, on retrouve tous les genres, du classique comme de la chanson, la ballade de Jim d’Alain Souchon entre autres ; Jim adulte est musicien et le chanteur Bertrand Belin joue son père biologique. On peut regretter des faiblesses dans le jeu naturaliste des […]