Presque neuf ans jour pour jour après la première de Fury Road au Festival de Cannes, Georges Miller est de retour pour le cinquième épisode de la saga Mad Max, présenté en avant-première mondiale.

Alors que le monde s’écroule, la jeune Furiosa tombe entre les mains d’une horde de motards dirigée par le seigneur de la guerre Dementus. En traversant le Wasteland, ils tombent sur la Citadelle présidée par l’Immortan Joe. Alors que les deux tyrans se battent pour la domination, Furiosa doit survivre à de nombreuses épreuves pour trouver le moyen de rentrer chez elle.

Si la Bible est plusieurs fois évoquée dans ce nouvel épisode de la saga australienne (j’ai même pensé, ironiquement, à un moment, à ce verset évoquant la possibilité de s’arracher un membre s’il est une occasion de chute…), on ne peut pas dire que les bons sentiments dominent. Mais ils existent pourtant et luttent contre d’autres moins positifs. Il y a l’amour maternel, puis un autre plus « romantique » (façon Mad Max) mais qui ne dure finalement guère longtemps (chut… on ne dira rien de plus sur le sujet). Ce qui l’emporte et forge le caractère de Furiosa c’est la vengeance, et la haine, comme le notera avec perspicacité ce cher Dementus…

La particularité de Furiosa. Une saga Mad Max, se situe sans doute dans le fait de ne pas être un véritable Road Movie classique comme l’était davantage Fury Road.

Divisé en chapitres, le fil narratif se déroule sur plusieurs années, avec des personnages qui apparaissent et disparaissent et une héroïne qui grandit et se construit dans l’adversité la plus forte qui soit. Avec beaucoup d’esprit et de lyrisme, nous la découvrons qui de sa petite enfance à son émergence en tant qu’incroyable guerrière, interprétée par la jeune actrice Alyla Browne dans la première moitié du film, puis par Anya Taylor-Joy.

Furiosa, la fillette devenue guerrière

La fillette vient d’un « lieu d’abondance », une communauté édénique située dans les collines, loin de la saleté et de la misère du désert. Elle est enlevée par d’affreux motards qui l’emmènent dans un camp dirigé par le seigneur de guerre rusé et sadique Dementus, interprété de manière impressionnante par Chris Hemsworth.

La première moitié du film relate la vie de Furiosa après qu’elle ait été kidnappée puis s’est retrouvée en servitude chez le grand rival de Dementus, Immortan Joe (Lachy Hulme), le tyran grotesque aux cheveux argentés de Fury Road, qui porte un masque et un tube sur la bouche.

Un saut dans le temps nous présente Furiosa plus âgée, devenue une guerrière extérieurement loyale envers ses ravisseurs mais désireuse malgré tout de rentrer chez elle. La mission qui lui est confiée d’accompagner le légendaire conducteur d’engin de guerre Praetorian Jack (Tom Burke) semble lui offrir cette possibilité.

Georges Miller fait partie de ces tous meilleurs réalisateurs de blockbusters d’aujourd’hui, notamment pour son imagination et l’ampleur qu’il donne à ses productions. Et c’est précisément pour cela que Furiosa mérite d’être vu, tant les prouesses techniques et l’ambition cinématographique sont grandes. Alors oui, il y a beaucoup beaucoup d’explosions, de casse, et de morts. Miller allie vitesse, grâce et violence explosive, mais finalement, on s’amuse plutôt bien… paradoxal et sans doute révélateur. À voir dès le 22 mai au cinéma.