Georges Focus était un remarquable artiste du 17e siècle, membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture sous Louis XIV. Mais il perdait la tête et les 80 gravures de cette exposition nous donnent un visage bizarre du regard qu’il jetait sur sa propre vie.
Pierre Mariette (1694-1774) qui acquit plus tard ses œuvres dans son immense collection de dessins écrit qu’il les exécuta « dans les accès de sa folie ou parmi mille extravagances » et qu’il « mourut aux Petites Maisons ».
Ces Petites Maisons, situées à Paris à l’emplacement actuel du square Boucicaut accueillaient les personnes âgées et les malades mentaux. On n’y était pas confiné et la vie y était agréable. Il semble que ce soit là que Focus réalisa les dessins qui nous sont présentés aux Beaux-Arts.
Georges Focus était-il réellement aliéné ? Mariette a écrit : « dans les accès de sa folie ou parmi mille extravagances. »
Le fait de toujours représenter des chutes dangereuses qui auraient pu très mal tourner révèle une conception pessimiste de l’existence. Ou peut-être l’humour avec lequel l’artiste reconnu qu’était Focus considère son propre prestige. Est-ce de la folie ? Est-ce extravagant ?
La présence du vieillard énigmatique toujours présent interroge aussi. La faux est évidemment symbole de mort, mais la dimension extravagante de son manche en empêcherait toute utilisation. Et l’oiseau sur sa tête est symbole de vie souriante. Le chien, il ne semble pas vraiment dangereux. Quant à la Victoire au seins nus jouant de la trompette, elle n’est ni divine ni vraiment symbole de gloire. On n’est certainement pas dans le sérieux du […]