Le cordonnier George Fox, qui était né à Drayton, dans le Leicestershire, en 1624, sentit dans son échoppe l’appel de l’Esprit Saint, peu après sa vingtième année et commença à prêcher en 1647. Jusqu’en 1652, il organisa ses premiers disciples en une « Society of Friends » (Société des Amis), amis qui reçurent bientôt le surnom de Quakers, d’après un mot de Fox qui recommandait à un juge Bennet de trembler devant Dieu (en anglais quakesignifie tremblement).
Quakers et Quakeresses voulurent à l’origine réagir contre le ritualisme et le conformisme de l’Église anglicane. Très rapidement, ils furent persécutés et dès 1654, mais surtout à partir de 1681, ils commencèrent à émigrer en Amérique, où ils furent très influents aux XVIIe et XVIIIe siècles. Fox mourut à Londres en 1691.
William Penn
Le plus célèbre des Quakers fut le londonien William Penn (1644-1718). Fils de l’amiral du même nom qui conquit la Jamaïque, il devint Quaker en 1666, et fut presque aussitôt emprisonné à la Tour de Londres, où il rédigea son livre No Cross, No Crown (Ni Croix, ni Couronne) qui parut en 1669. Puis en échange d’une créance sur le trésor royal, il obtint une concession en Amérique et y fonda en 1681 la ville de Philadelphie et la colonie de Pennsylvanie, dont il fit, dès 1682, un État libéral démocratique et tolérant ; ses habitants vécurent en bon voisinage avec les Indiens Algonquins. Les règles de la Pennsylvanie inspirèrent en partie la législation des États-Unis.
W. Penn revint en Angleterre en 1684 et trois ans plus tard obtint du roi Jacques II, avec lequel il s’était lié d’amitié, une « Déclaration d’indulgence » qui instaurait une certaine tolérance religieuse, au moment même où, en France, Louis XIV révoquait l’édit de Nantes. À la chute des Stuarts, les persécutions reprirent contre les Quakers parce qu’ils refusaient tout clergé et toute forme de liturgie. […]