Il n’est qu’un tout petit nombre de villes dans le monde qui puissent prétendre à une forme d’éternité. Istanbul est de celles-là. Innombrables, en effet, sont, aux quatre coins de la ville, les gites où se tapit dans l’ombre une population de forgerons, de ferblantiers, de dinandiers, de corroyeurs, de bourreliers, de cordonniers, de tisserands, de luthiers, de menuisiers, de mécaniciens et de réparateurs de matériel en tout genre.

Damien Guillaume donne à voir l’envers du spectaculaire décor du Grand Bazar. Il nous montre des hommes au travail qui, dans l’accomplissement de cette tâche, ne participent d’aucun faste. Et si plusieurs de ses photos apparaissent incontestablement comme une sorte d’hymne aux charmes ambigus de la déréliction, toutes sont pour l’essentiel un hommage au travail humain, à une sorte d’humilité dans l’exécution de ce travail, dans la façon d’occuper l’espace et d’y assumer sa condition.

Pour célébrer ces hommes au travail, Damien Guillaume use de peu d’artifices mais sans se les interdire complètement: choix de coloriser ses clichés mais aussi goût pour les contre-jours, les contre plongées, les approches obliques, les décentrements, les jeux de miroirs, avec leur cortège de reflets, d’irruptions lumineuses et d’obscurcissements, parfois surprenants.

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