C’est une belle et grande exposition amusante, colorée, séduisante, heureuse que l’on se plait à visiter, au milieu des enfants que leur mère a amenés et qu’elle les invite à regarder de tous leurs yeux. Karel Appel est l’homme de la joie, du dynamisme de la vie. Il a du soleil plein le cœur. Une énergie vitale transparaît dans ses peintures et ses sculptures.
Une puissance de fascination naît de la juxtaposition de ses couleurs brutes, sorties directement de leurs tubes et des traits gribouillés à la manière des enfants.
Il est venu à Paris en 1948 avec un petit groupe d’amis danois et belges pour rencontrer de jeunes peintres qu’ils croyaient être contestataires comme eux de la peinture académique de l’époque et de l’art abstrait qu’ils jugeaient rigide et trop rationnel.
Ils connaissaient Jean Dubuffet et son art brut qui ressemblait à celui des enfants, des malades mentaux et de ceux qui peignaient sans avoir de références culturelles ou artistiques. Ils voulaient, comme lui, trouver une manière d’être spontanée et expérimentale, naïve, inspirée du primitivisme. […]