C’est d’autant plus dommage que cette exposition commençait par l’exposition d’une reproduction d’un tableau qui a été peint pour la cathédrale de Montpellier dont nous sommes également privés : « la chute de Simon le magicien ».

En 1657, l’Évêché commande à Sébastien Bourdon un tableau pour le maître-autel de la cathédrale Saint-Pierre. L’artiste propose pour sujet un épisode rarement représenté de la vie de l’apôtre : son combat avec Simon, mage qui a tenté de le corrompre. L’immense tableau, dont l’huile sur papier présentée ici est une copie réduite, représente Simon envolé du haut du Capitole, devant l’Empereur Néron, tandis que Pierre par ses prières convoque sa chute devant la foule assemblée. Dans le contexte montpelliérain, la victoire de Saint Pierre sur l’hérésie symbolisait le triomphe de l’Église catholique. Le spectaculaire tableau livré par le protestant Bourdon fut controversé, mais constitua une révélation artistique pour les amateurs de l’époque, dont le jeune Antoine Ranc. »

Oui, le peintre du tableau destiné au maître-autel de la cathédrale de Montpellier était protestant. Sébastien Bourdon (161-1671) est natif de Montpellier. Il fera un court séjour à Rome, à l’âge de 18 ans : dénoncé comme calviniste, il ne peut demeurer dans cette ville. Il se mariera en 1641 au temple de Charenton et fera partie des douze artistes qui fondent l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648. Il deviendra le peintre officiel de la reine Christine de Suède. Il sera de retour à Montpellier pour cette commande passée en 1657 pour la somme de 2.000 livres, qui sera réalisée l’année suivante.

Ne cherchez pas dans votre Bible l’épisode dont il est question sur ce tableau, vous ne le trouverez pas.  En revanche si vous ouvrez les […]