Stanley Hauerwas, né en 1940, est un universitaire américain aussi réputé que contesté, à la fois juriste et théologien, protestant de tradition méthodiste, et spécialiste des questions d’éthique. Engagé depuis longtemps en faveur du pacifisme et de l’idéal de non-violence, pourfendeur du libéralisme, qu’il soit économique, politique et théologique, il a publié de nombreux ouvrages. Seuls trois ont été traduits en français, avec un retard assez long qui peut expliquer un certain décalage des arguments par rapport à l’actualité immédiate.
Il en est ainsi pour cet opus, publié aux États-Unis en 2011, au milieu de « l’ère Obama ». Malgré un court préambule pour l’édition française, il ne peut pas prendre en considération ce cataclysme qu’a constitué l’élection en novembre 2016 de Donald Trump.
La thèse principale de l’ouvrage, exposée dans ses premiers chapitres, est extrémiste : la guerre serait constitutive de l’identité américaine, cette nation ne pouvant conserver son unité qu’en faisant la guerre, condition de survie pour le gendarme du monde.
La plupart des lecteurs n’auront aucun mal à suivre l’auteur sur les conséquences néfastes des engagements récents des Etats-Unis. L’objectif de sécurité, qui a justifié ces interventions, a effectivement rendu le […]