Dans Libérer la France des armes nucléaires , l’auteur nous propose un historique détaillé de l’armement nucléaire, depuis les bombardements sur le Japon en 1945, jusqu’à la mise en place de la dissuasion nucléaire « sous » Charles de Gaulle, et la façon dont ses successeurs à l’Élysée ont intégré cette notion. L’analyse des traités de non-prolifération des armements nucléaires n’est pas moins minutieuse… et pessimiste. Cependant, la précision de l’exposé n’empêche pas les choix militants, et les titres de chapitre ne laissent aucune ambiguïté sur les options de l’auteur : Les crimes d’Hiroshima et de Nagasaki ; La non-crédibilité de la dissuasion nucléaire française ; De l’impensabilité de l’acte nucléaire ; Le piège du principe de « multilatéralité ». Jean-Marie Muller est lucide : « Certes, tout le monde est comptable du désarmement mondial, mais quand tout le monde est comptable, personne ne se sent responsable. »

Une originalité de ce livre militant, ce sont les « visites » que l’auteur rend à quelques grands penseurs du XXe siècle qui ont milité contre la Bombe : Albert Camus, Jean Rostand, Lanza del Vasto, Théodore Monod. […]