L’argument de son dernier récit peut paraître scabreux : un jeune sculpteur, mort prématurément, avait réalisé au lendemain de la guerre 1914-1918 un Christ en croix en marbre, grandeur nature. Et, par souci de réalisme historique, il avait représenté Jésus nu sur l’instrument de son supplice. Naturellement, les catholiques de l’époque s’étaient scandalisés de ce qui était à leurs yeux un sacrilège et ils avaient demandé à un autre sculpteur de vêtir le crucifié d’un pagne… en granit !

Près d’un siècle plus tard, les mentalités ont évolué et c’est le clergé lui-même qui commande à un artiste inconnu de redonner à la statue son apparence première ! Voilà donc notre héros amené à sculpter en marbre le sexe du crucifié – qu’il nomme pudiquement sa « nature ». D’où le titre un peu sibyllin du roman : la nature exposée.

Au fil des péripéties, l’artiste a le souci de se configurer le plus étroitement possible à son modèle – au point de se faire circoncire pour notre héros – au point de travailler nu et […]