Symbolique de la lutte pour l’école laïque, celle que ses adversaires qualifiaient de « sans Dieu » alors que loin d’être athée, Buisson ne tombera jamais dans les outrances d’un anticléricalisme de principe. Protestant libéral, il rêve d’une Église dont le fondement serait l’amour de l’humanité. Il fustige tous les dogmatismes et fait de Calvin sa tête de turc en lui opposant Castellion. À l’instar de Stefan Zweig, il est permis de douter de son objectivité historique, mais pas du caractère bien trempé de certaines formules : « Savez-vous de quel jour date la séparation du protestantisme orthodoxe et du protestantisme libéral ? Ils se séparent au pied du bûcher de Michel Servet. »

Inspecteur emblématique de l’enseignement primaire de 1872 à 1886, il mettra toute son énergie à la construction de l’édifice républicain. Président de l’association nationale des libres penseurs de France, il est persuadé que la véritable religion consiste à […]