Sans doute est-ce en partie en raison des critiques que Karl Barth et ses disciples lui ont adressées – des critiques parfois injustifiées, dans la mesure où sur bien des points, Barth et Troeltsch se sont posé les mêmes questions, tout en y répondant de manière le plus souvent opposée. Toute l’œuvre de Troeltsch peut en effet se résumer à une question qui sera aussi celle du jeune Barth : comment le théologien, informé qu’il est de la dimension pleinement historique et donc relative de la religion chrétienne, peut-il parler de Dieu en tant qu’Absolu ?

C’est le mérite du livre de Bernard Reymond que de nous proposer une présentation systématique et abordable des enjeux découlant de cette question. Il en ressort en effet l’image d’un théologien dont bien des idées demeurent pertinentes, aujourd’hui encore, sur bien des points. Surtout, il montre combien Troeltsch fut animé par deux moteurs : […]