Cet ami, Jean-Charles Piette, professeur de médecine interne à l’hôpital de La Pitié à Paris, avait commencé ainsi : « Une semaine ‘volée’ de vacances en Écosse ».

C’est cette phrase qui a fait réagir Françoise Héritier et l’a conduite à rédiger Le Sel de la vie. Elle récuse l’idée selon laquelle il aurait volé quoi que ce soit, lui qui sacrifie sa vie au service des patients dont il se sent responsable. Comment peut-il penser qu’il vole une semaine alors qu’il n’a pas de temps pour lui, que sa vocation professionnelle ne lui laisse pas, ou alors fort peu, de loisirs ? Françoise Héritier va donc s’efforcer de lui écrire à quel point la vie non professionnelle mérite d’être savourée.

Elle s’emploie alors à rédiger la liste de tous ses plaisirs personnels, de tout ce qui a provoqué en elle le sentiment d’être vivante, d’être bien en vie. Cette phrase-liste est destinée à susciter le désir : désir de ne pas passer à côté de sa vie, désir de […]