Les altitudes nous sont promises au flanc de l’Aigoual. Toute histoire y prend la couleur d’une épopée. Voilà pourquoi d’André Chamson nous pourrions dire qu’il faut tout lire – et nous serions certains de vous ravir. Il est secret, plus qu’on ne croit, mais généreux. Parlant des siens, voici ce qu’il écrit, dans Roux le Bandit : « Cévenols de la vallée ou de la montagne, ardemment soumis à la discipline des paraboles sacrées, volontairement pauvres de récits et légendes locales, occupés seulement par les souvenirs bibliques et par les quelques histoires de confesseurs et de martyrs qui les rajeunissent et les éternisent, ils ne savent pas se passionner pour une simple histoire romanesque. Quand ils s’attachent à une légende, c’est toujours parce qu’ils trouvent en elle un enseignement moral, une suite des évangiles, un sermon vécu sur lequel ils pourront méditer et argumenter, comme ils aiment à le faire sur les versets de la Bible. »
On écrit tout autrement de nos jours, et cependant la littérature demeure, n’en déplaisent aux taciturnes, pour qui tout file à vau-l’eau. Belinda Cannone publie Les Vulnérables, un recueil de nouvelles. En son cœur palpite « Le prénom », récit d’hommage à Daniel Trocmé. Nous voici sur le Plateau, le jeune Henri se réveille et râle contre la présence d’enfants venus de loin, pas tous étrangers, qui lui font figure d’intrus, […]