Sarah M. Grimké est née en 1792 à Charleston en Caroline du Sud, dans une famille de l’Eglise épiscopalienne1 de l’élite politique et sociale de la ville. Son père possède plusieurs centaines d’esclaves, qu’ils soient domestiques ou affectés aux plantations.
Elle est animée dès l’enfance d’une exceptionnelle soif d’apprendre et souffre d’un système éducatif qui cantonne les jeunes filles dans l’apprentissage des bonnes manières et des matières destinées à la conduite du ménage.
Le parcours religieux de Sarah M. Grimké est mouvementé. Mal à l’aise dans son église épiscopalienne, elle rejoint rapidement une église presbytérienne plus proche du puritanisme. A l’âge de 27 ans, elle fait connaissance d’un marchand quaker avec lequel elle entretiendra une correspondance soutenue, et qu’elle rejoindra en 1821. L’exil dans un Etat du Nord, qui ne pratique pas l’esclavage, permet à Sarah Grimké d’échapper aux infamies auxquelles elle était confrontée quotidiennement en Caroline. Elle est fascinée par les quakers. Leur simplicité de vie concorde avec sa vision d’humilité et de renoncement à soi-même. Elle partage leur idéal non dogmatique d’une relation directe avec Dieu et leurs prises de position anti-esclavagistes.
Cette expérience se solda toutefois par une cruelle désillusion. En 1836, alors que sa soeur l’accompagne dans des positions de plus en plus actives contre l’esclavage, elles s’offusquent que les quakers pratiquent […]