Convertir tout désir de mort en compassion pour les vulnérables vivants ». C’est cet appel éthique que lance Olivier Abel dans son ouvrage.

Fruit d’une réflexion mûrie depuis plusieurs années, cet essai tente de rendre compte de la complexité des mécanismes de ce que l’on appelle l’humiliation. Cette passion n’a pas la même temporalité que la violence, et c’est avec un effet retard qu’elle empoisonne les relations affectives et politiques, sans que l’on puisse toujours l’identifier. C’est peut-être parce qu’elle attaque le sujet dans ce qui le constitue, que l’humiliation est si insidieuse et rencontre si peu de riposte organisée pour lui résister. En effet, l’humilié se tait, et nos sociétés, fondées sur une culture majoritairement chrétienne d’un Dieu vaincu et outragé, ont intégré l’humiliation comme un mal dont il ne faut pas se plaindre mais plutôt se réclamer.

L’essai éthique que nous propose Olivier Abel pointe la […]