Philippidès ne manquait pas de souffle. En 490 – avant la naissance de qui vous savez – le brave homme parcourut 41,8 kilomètres au pas de course afin de prévenir les Athéniens que les armées de Darius avaient été défaites à « l’endroit où pousse le fenouil », autrement dit Marathon. « Nous avons gagné », dit-il à son arrivée, juste avant de s’effondrer, mort. Andrea Marcolongo tisse un récit de bonne humeur, Courir, et nous explique de quelle façon la Grèce antique et la course ont changé sa vie. « Rien, voilà ce que je savais de la course à pied, du running, du jogging, quel que soit le nom qu’on lui donne, avant d’enfiler pour la première fois des chaussures de course, écrit-elle. Un néant absolu à l’exception de quelques sorties loin d’être mémorables… » Le lecteur comprend vite que si le goût de la Grèce a très tôt saisi la jeune femme, la course est pour elle une découverte récente. Qui n’a jamais abusé de la complaisance d’un médecin de famille pour se faire dispenser de gymnastique au lycée ne peut comprendre le bonheur absolu d’une telle révélation : la course est un voyage intérieur qui couronne l’entrée dans l’âge adulte.
« L’activité physique, selon la philosophie de la Grèce antique, n’est […]