L’écrivaine portugaise Lidia Jorge offre un texte original à partir du journal laissé par sa mère dans une maison de retraite. Ce matériau remanié par la fiction nous relate le quotidien de Maria Alberta dans une maison de retraite où elle est arrivée totalement dépendante, à la suite d’une chute. La vieille dame espiègle, parfois imprévisible, a gardé intacts sa sagacité et son franc-parler. Elle relate le microcosme des 70 résidents, leurs espoirs et rancœurs, leurs mesquineries et élans de solidarité. Se dessine ainsi le portrait de véritables personnages, tels M. To et ses velléités révolutionnaires, Dona Joaninha et ses histoires d’amour à répétition. La nonagénaire développe un lien intime avec des soignants, comme Lilimunde arrivée très jeune du Brésil, ou le Marocain Ali, victime d’homophobie.
Grâce à son empathie et son sens de l’observation, elle note : « Ma vie est devenue riche parce que je vis la richesse de ceux qui s’approchent, bien que parfois leurs vies soient aussi tristes. » […]