Spiritualité
Sans la fragilité de la présence
Vivre l’Aube, Marie Tresca, Labor et Fides, 2022, 112 p., 16 €.
Le titre m’a paru avoir un goût d’enfance. Un peu comme un enfant qui s’éveille pendant les mois d’été et de vacances : tout l’attend et le réjouit. C’est la sagesse de l’âge qui autorise l’écriture. La situation de l’auteure me conforte dans cette approche. Le lecteur, étonné par la présentation, sent la page comme gonflée d’une expérience spirituelle qui lui échappe, mais dont il découvre la trace : des mots, des phrases, présentés dans une disposition d’abord déroutante, traduisent un sentiment, un vécu… très intime, trop ? Intime ! Dans ces pages à peine rayées, comme griffées, sonnent, résonnent des perceptions, des évocations personnelles. C’est la présence de majuscules qui révèle le partenaire de l’auteure, Toi. Dans le silence conseillé pour cette lecture, ces « poèmes » deviennent des louanges à Dieu, caché – comme dans les jeux – et retrouvé, révélé avec joie.
Martine Chauvinc-Chiffe
Société
Face-à-face entre une victime et un meurtrier
Agnes et Leonard. Un parcours de justice restaurative, Agnes Furey et Leonard Scovens, Olivétan, 2022, 128 p., 15 €.
Ce double témoignage laisse une impression de bienveillance envers cette justice restauratrice qui a tant de mal à faire sa place dans nos sociétés. Pourtant, certaines associations comme l’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) ont mis en place des correspondances avec des condamnés à mort. Dans cet ouvrage, nous sommes au niveau au-dessus : une relation s’instaure entre la mère dont la fille et le petit-fils ont été assassinés et l’auteur de ces meurtres.
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