Après Leila Slimani et sa Chanson douce (Gallimard), Brigitte Giraud est la treizième femme récompensée du prix Goncourt pour son roman Vivre vite (Flammarion) dont le titre est emprunté à Lou Reed.

Récit autobiographique, ce livre intime raconte sans pathos la disparition de son mari, Claude, guitariste et critique de rock, décédé d’un accident de moto en 1999.

Au cœur du récit, beaucoup de « si ». Remontant l’histoire, Brigitte Giraud décortique les faits, les reprend, imagine des hypothèses. Et si le couple n’avait pas acheté cette demeure dans la région lyonnaise après vingt ans de vie commune ? Et s’il n’y avait pas eu cette moto, une Honda, qui appartenait à son frère ? Un engrenage d’événements qui nous fait réfléchir au hasard de la vie, à l’inexpliqué.

« Chacun de mes livres a pour base quelque chose qui depuis longtemps m’empêche de vivre, me perturbe ou me donne le sentiment d’être hypervivante (…) », expliqua-t-elle au magazine Le Matricule des anges.

La journaliste et critique littéraire de La Vie, Marie Chaudey, soulève pour autant que le livre n’est pas triste :

« Au contraire. Il y a ici plus que la sobriété et la justesse auxquelles l’auteure nous a accoutumés : une rectitude absolue, portée par une mémoire si intensément habitée que cette littérature qui épuise le deuil devient un hymne irrésistible à l’énergie de la vie. »

Ce livre est dédié au fils du couple, Théo.

Cinq autre finalistes étaient en lice pour ce prix prestigieux : Sandrine Collette, Nathan Devers, Sibylle Grimbert, Claude Hunzinger et Christophe Ono-dit-Biot.

Le prix Renaudot a été attribué à Simon Liberati pour Performance (Grasset).