À la fin de son livre de souvenirs J’étais Pasteur en Algérie, Élisabeth Schmidt évoquait dans une conversation avec sa femme de ménage arabe l’angoisse des Français à la veille de l’indépendance algérienne. Celle-ci la rassure : « Tu ne sors pas, je m’occupe de toi, c’est pas la Barthélemy ! » Propos inattendu, extraordinaire dans la bouche d’une algérienne d’origine modeste.
Le protestantisme, dans la population musulmane d’Alger, était vu avec une bienveillance liée au souvenir des persécutions, un héritage de l’école. Selon le témoignage d’un collègue musulman de la Médersa ou Lycée franco-musulman, les imams d’Alger s’inspiraient des cultes protestants à la radio pour leurs propres prédications dans les mosquées. Cette bienveillance était ancienne. On ne doit pas oublier l’émouvant témoignage rendu par […]