C’est au problème de l’antisémitisme qu’elle se consacre dans ce livre, mais en réalité elle détricote aussi les fils de toute haine. Il ne s’agit pas pour elle d’étudier les productions antisémites mais de chercher comment la littérature juive traite de cette question. Delphine Horvilleur écrit : « La lecture que le judaïsme fait de la haine antijuive offre un point de vue inédit :la parole subjective de celui qui transmet cette expérience à la manière d’une mise en garde et d’un avertissement aux nouvelles générations, sur la résurgence du mal, et la possibilité de s’en relever. »

Pour raconter l’expérience du mal, l’auteur parcourt par exemple différents livres bibliques (Esther, la Genèse, le Deutéronome, les Chroniques) et déroule sous les yeux de son lecteur l’histoire de la haine à l’égard du peuple d’Israël qui habite certains personnages. Pour les lecteurs de la Bible que sont (en théorie du moins) les protestants, il devrait être plaisant de regarder faire cette femme rabbin : les livres qu’elle étudie sont aussi les nôtres et nous avons beaucoup à apprendre de l’exégèse rabbinique. Pour raconter la possibilité de se relever du mal, Delphine Horvilleur se concentre sur […]