« Squid Games »… Il est très probable que ce nom vous soit familier. En moins de deux mois, « Squid Games » (Le Jeu du calmar) est devenu le plus grand succès populaire de la plate-forme américaine Netflix, dépassant ainsi La Chronique des Bridgerton. Elle est la série la plus regardée dans le monde. Cette fiction repose sur un scenario ultra-violent : des Sud-Coréens surendettés, exclus de la société, qui, pour gagner 23 millions d’euros, acceptent de participer à des défis cruels jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un.

Plusieurs raisons expliquent un tel succès. Il s’agit tout d’abord d’une réalisation très soignée. Casting réussi, direction artistique originale et somptueuse, etc. La série reprend, de plus, une formule qui a fait ses preuves comme l’explique Oihab Allal-Chérif, professeur à Neoma Business School dans un article publié sur The Conversation :

« Les principales critiques de « Squid Game » reprochent à la série de faire du neuf avec du vieux. En effet, cette création originale pousse à l’extrême les codes de plusieurs phénomènes audiovisuels. Si les comparaisons avec les sagas « Hunger Games », et « Le Labyrinthe » sont nombreuses, « Squid Game » ressemble surtout au dernier film de Kinji Fukasaku, l’un des plus grands réalisateurs de l’histoire du Japon : « Battle Royale ». Sorti en l’an 2000, « Battle Royale » raconte comment 42 lycéens sont envoyés par les autorités sur une île où ils doivent s’entre-tuer pendant trois jours en respectant les règles du jeu. Seul le survivant pourra rentrer chez lui avec une récompense. Longtemps interdit dans plusieurs pays dont les États-Unis, « Battle Royale » s’est ensuite devenu culte et la référence du genre, considéré par Quentin Tarantino comme son film préféré. »

L’esthétique de la série rappelle par ailleurs celle du jeu Fortnite qui fait un carton.

Interviewé par Le Monde, Antoine Coppola, cinéaste et enseignant-chercheur à l’université Sungkyunkwan de Séoul, pointe un autre aspect : son message universel. « C’est une satire du capitalisme actuel, qui veut montrer que le concept de méritocratie répond davantage d’une soumission à des règles artificielles que de compétences ou d’un travail acharné », soulève-t-il.
Outre le bouche-à-oreille, la série a également profité d’une grande publicité sur les réseaux sociaux. De nombreux mèmes (détournements visuels faisant référence à la série) ont été diffusés sur Twitter. Des Youtubeurs tel que Norman, très suivi par les jeunes générations, ont également publié des vidéos à ce sujet.