Le premier engendrement de la Bible commence par le verset qui dit : « L’homme eut des relations avec Ève, sa femme ; elle fut enceinte et mit au monde Caïn. Elle dit : J’ai produit un homme avec le Seigneur. » (GN 4.1)

Le père n’est pas nommé – le texte dit l’homme – alors que la mère est appelée par son nom. Encore plus étrange, lorsqu’Ève voit son enfant, elle dit qu’elle l’a fait avec le Seigneur.

Certes, c’est une confession de foi de reconnaître que son enfant vient de Dieu, mais elle semble oublier qu’il est aussi le fruit de son union avec Adam, mais peut-être ne le savait-elle pas !

Quand un enfant vient au monde, la mère a déjà une longue intimité avec lui alors que l’homme découvre et accueille un petit qu’il doit adopter.

C’est une chose d’être géniteur, c’en est une autre d’être père

On dit que la maternité est naturelle alors que la paternité est culturelle. Pour que le géniteur devienne père, il faut qu’il prenne soin de son enfant, mais pour cela la mère doit lui laisser une place. Or Ève a l’air satisfaite du couple qu’elle forme… avec le Seigneur.

Parce qu’il n’a pas eu de père, Caïn a cherché son identité dans le regard des autres. Le jour où son frère a eu ce qu’il n’avait pas, il a été incapable de gérer la différence et il s’est laissé submerger par sa violence.